La Route du Chanvre

Nous sommes au début des années 70… Deux jeunes Français prennent la route. Celle des Indes, bien sûr, très prisée à l’époque par une jeunesse occidentale en proie à un malaise existentiel. Moïse Lechat, dit Katz, rêve d’Orient et d’une nouvelle vie loin des mirages de la société de consommation. Il se pâme devant le jeu de guitare extravagant de Jimi Hendrix. Éric Cornu, dit Rique, songe plus à la révolution qu’à ses études. Il canalise son excès d’énergie dans la puissance du rock et le désordre des échauffourées sociales. Tous deux ont envie de croquer la vie à belles dents, mais pas celle confortable et bien bornée qu’on leur trace. Ils ont besoin de nouveautés, de mouvements, de défis. Ils répondent à l’appel de l’Orient et partent à l’aventure. Istamboul… Téhéran… Kaboul… Passe de Khyber... Peshawar… Les Indes… La route, c’est un mouvement général de la jeunesse révoltée de l’après-68 qui semble répondre à l’appel prophétique de Jack Kerouac, l’écrivain de la Beat Generation : « J’entrevois la grande révolution des sacs à dos… »

Mais la route est une dure école semée d’embûches. Aux caravansérails de légende et aux délicieuses oasis de verdure succèdent de dangereux précipices ; aux leçons de sagesse et d’humilité, des tentations destructrices. Surtout quand une mission de survie entraîne les deux amis dans le farouche Pachtounistan, un pays sans existence légale, à cheval sur l’Afghanistan et le Pakistan, où règne le Roi Noir...

Article de Frédéric Merle, dans L’Echo du Berry, décembre 2023.

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